Des médailles à Paris et des montagnes russes sur les marchés alors que l’été était enfin arrivé. Si nous évoquions les risques d’une correction pendant la période de faible liquidité estivale, le rétablissement fut tout aussi fulgurant. Il fallait être rapide pour pouvoir tirer profit de la baisse.
Une dynamique entamée plus tôt dans l’été semble se confirmer cependant, avec une reprise de vigueur de certains secteurs non liés à l’IA, et un essoufflement de plus en plus de titres liés à ce dernier. Une évolution plutôt saine, qui s’accompagne d’une certaine décorrélation et de forts bonds (dans les deux sens !) suite aux publications de résultats. Ainsi les stratégies de value retrouvent clairement des couleurs, et les analystes financiers des lecteurs ! Il fait probablement bon se tenir à l’écart des exubérances dans un tel contexte, se rapprocher de valeurs sûres, et de critères tangibles de valorisations des actions (value !). Pour les sous-jacents de produits structurés, on aime aller chercher des titres qui ont ainsi corrigé récemment, pour lesquels les perspectives à moyen ou long terme semblent correctes, et accompagner cela de paramètres très défensifs. La volatilité à court terme sur ces titres permet d’obtenir de très bons rendements, y compris en coupons garantis. Les entreprises de secteurs plus contracycliques deviennent également plus attractifs comme sous-jacents, avec la perspective d’un ralentissement économique.
L’été fut également la confirmation d’un resserrement des taux, surtout aux Etats-Unis où les niveaux sont desormais en dessous de ceux de fin décembre 2023. Le différentiel entre les taux américains et français s’est ainsi rétréci de moitié depuis avril (près de 0.9% de resserrement absolu), avec une plus faible baisse des taux en France et eu Europe de manière générale. Ce mouvement drastique traduit notamment une stabilisation plus affirmée des pressions inflationnistes outre Atlantique, mais également la crainte d’un ralentissement économique plus marqué qu’en Europe (car partant d’un niveau de base bien plus élevé également). La FED a signalé une baisse des taux imminente, notamment justifiée par son mandat de soutien du marché de l’emploi qui s’affaiblit. La BCE n’envoie pas les mêmes signaux, mais son mandat unique est centré sur l’inflation. Par ailleurs, en l’absence d’évolution politique nationale, la prime de risque de la dette française est restée conséquente cet été, et le choix du premier ministre hier n’a pas encore eu d’impact. Nous percevons toujours cette prime comme une opportunité.
Dans ce contexte, les stratégies qui profiteraient d’une baisse des taux ont gagné en popularité récemment. Dans le monde du structuré, nous notons une forte activité sur les autocall à capital garanti, reposant sur les taux 10 ans, avec des coupons de 6 à 7% suivant les paramètres, et qui sont disponibles également en assurance vie. Par ailleurs, du côté des actions, une rotation vers les secteurs moins liés au cycle économique devrait s’opérer au vue des signes de ralentissement économique. Même si les élections américaines sont encore devant nous, ce sont les chiffres économiques qui dirigent les marchés pour le moment et non les nouvelles politiques. S’il n’y a pas d’urgence, il fait probablement bon alléger ses investissements qui reposent le plus sur une croissance économique forte et sur des consommateurs de masse prompts aux dépenses accessoires. Mieux vaut éviter de se retrouver seul sur la piste de danse si la musique venait à s’arrêter.